témoins de jéhovah, watchtower et les réunions

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 New Février 2014. 1914-2014, encore une gaffe!

Rédaction : Jean-Pierre
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Et la Watchtower créa les 3 réunions...

 


De nos jours les Témoins de Jéhovah tiennent régulièrement dans tous les pays, ou ils ne subissent pas d'interdiction partielle ou totale, cinq réunions groupées de la façon suivante:

  • en fin de semaine soit samedi ou dimanche
    Un discours public de 30 minutes.
    L'examen de la Tour de Garde, par questions et réponses
    Ces deux réunions durent 90 minutes.
  • au début de la semaine
    L'Ecole du Ministère Théocratique
    Les Réunions de Service
    Ces deux réunions durent 90 minutes

Les quatre réunions mentionnées précédemment se tiennent à la Salle du Royaume.

  • au milieu de la semaine
    L'Etude de Livre
    Cette réunion dure 60 minutes

L'Etude de Livre est tenue en principe dans un foyer privé, avec parfois un groupe se réunissant à la Salle du Royaume.

Dans le monde entier toutes les 100.000 congrégations de Témoins de Jéhovah procèdent de la même façon, manifestant ainsi une remarquable unité

Il peut arriver que la situation d'un pays ne permette pas de tenir les réunions selon ce schéma, dans ce cas elles se tiendront selon un arrangement particulier connu des anciens locaux.

La question qui vient à l'esprit est donc la suivante:

Les Témoins de Jéhovah ont-ils de tout temps tenu 5 réunions hebdomadaires, et si ce n'est pas le cas comment en sont-ils arrivés à leur pratique religieuse actuelle ?

Afin de répondre à cette question, nous allons examiner l'habitude acquise par les Etudiants de la Bible, sous la direction de Charles Taze Russell au début des années 1870.

Le but de cette recherche n'est pas de critiquer la façon de faire des Témoins de Jéhovah, ni d'émettre une opinion significative sur leurs habitudes, mais d'aider tous ceux qui se posent  des questions quand aux bien fondés de leurs pratiques cultuelles.

Les réunions des disciples de Jésus

Actes 2: 42, 46, 47

42 Dès lors, ils s’attachaient à écouter assidûment l’enseignement des apôtres, à vivre en communion les uns avec les autres, à rompre le pain et à prier ensemble. 46  Tous les jours, d’un commun accord, ils se retrouvaient dans la cour du Temple ; ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leurs repas dans la joie, avec simplicité de coeur. 47  Ils louaient Dieu, et le peuple tout entier leur était favorable. Le Seigneur ajoutait chaque jour à leur communauté ceux qu’il sauvait.
Bible du Semeur
Actes 2: 42, 46, 47

Dès les premiers balbutiements de la secte de Jésus, qui allait servir de base pour les futures ecclésia, les disciples du Christ jugèrent utile de se réunir le plus souvent possible afin de se renforcer, s'encourager et s'échanger des nouvelles des uns et des autres; tant il paraît évident que tous ne pouvaient rester, à Jérusalem, trop longtemps absent de chez eux; et parce qu'ils se devaient de répandre ce qu'ils avaient vu et entendu à d'autres auditeurs attentifs, juifs au début et gentils par la suite. Tout laisse à penser qu'ils choisirent par la suite le premier jour de la semaine juive pour se réunir, soit le samedi soir (selon l'habitude judaïque débutant un nouveau jour au coucher du soleil), soit le dimanche matin; soirée ou matinée utilisée pour prier et prendre le repas communautaire, la Cène, que leur Maître avait instauré lors de la dernière nuit passé avec les apôtres.

Ce que les premiers "chrétiens" mettaient en avant était leur étroite communion, ainsi que la relation privilégiée avec le Christ puisqu'ils annonçaient sa mort en rompant le pain chaque dimanche, et d'autre part en choisissant ce jour, le dimanche, pour  leur réunion ils rappelaient également la résurrection de ce dernier; résurrection qui eut lieu un dimanche précisément (Jean 20:1)

L'apôtre Paul a gardé lui aussi cette habitude de se réunir le dimanche et de rompre le pain en compagnie de ses frères ou soeurs chrétiens comme en témoigne le récit de sa rencontre avec l'église de Troas. Le livre des Actes nous donne un compte rendu de cette rencontre particulière au cours de laquelle Paul accomplit un miracle, ressuscitant un jeune homme tombé d'une fenêtre après s'être endormi. Le 7e verset du chapitre 20 du livre des Actes nous rappelle la raison de la tenue de cette réunion, nous lisons:

Le premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain. Paul, qui allait partir le lendemain, discutait avec les assistants, et il a prolongé son discours jusqu’au milieu de la nuit  Actes 20:7  NBS

Les débuts au 19e siècle

Dans les années 1870 un jeune homme, Charles Taze Russell, en pleine recherche religieuse établit un groupe dans le but d'étudier de plus près la Bible.

En compagnie de quelques amis il étudiait un texte des Ecritures, selon la méthode suivante rapportée dans le périodique La Tour de Garde du 15 août 2006 page 13:

“ L’un d’eux soulevait une question. Ils en discutaient. Ils prenaient tous les versets qui se rapportaient au sujet, puis, lorsqu’ils étaient satisfaits quant à l’harmonie de ces textes, ils formulaient leur conclusion et la mettaient par écrit. ”

C'est à partir de 1876 que les Etudiants de la Bible ont pris l'habitude de se réunir une fois par an pour commémorer la mort de Jésus, et participer à une cérémonie qui n'est pas sans rappeler la cène. En 1883, ils furent obligés de louer une salle pour permettre aux participants de se réunir, ils étaient une centaine cette année là.

A partir de 1895, les Etudiants de la Bible ont appelé leurs groupes d'étude: "Cercles de l'Aurore pour l'étude de la Bible", car ils se servaient de l'ouvrage L'Aurore du Millénium pour la base de leur discussion, des passage de ces ouvrages étaient lus à haute voix et ensuite une personne ou plus pouvaient en faire un commentaire après avoir levé la main. Des conseils avaient été donnés par C.T. Russell afin d'utiliser diverses versions de la Bible ainsi que des concordances bibliques. Ces réunions se tenaient dans un foyer tenant compte du nombre de ses participants, à un soir de la semaine convenant à tous. Ensuite, ces groupes se sont appelés "Cercles béréens". Ce furent les premiers pas de ce qui devint avec le temps l'étude de livre.

Chaque groupe déterminait ce qui lui convenait le mieux en tenant compte de suggestions reçues, et c'est ainsi que les réunions se sont développées petit à petit, et parfois un orateur prononçait un discours. Mais c'es la tenue des réunions qui conservait le plus d'importance; réunions aux cours desquelles tout un chacun pouvait participer en toute liberté. Les ministres itinérants ou pèlerins aidèrent les classes d'Etudiants de la Bible qui n'utilisaient que peu ou pas du tout les publications de la Société à prendre conscience de l'intérêt qu'elles représentaient.

Sur les encouragements de Charles Russell des réunions spéciales se sont tenues une fois par semaine afin de pouvoir exprimer des manifestations de reconnaissance à Dieu pour son amour et de manifester le désir de le servir et de l'honorer; ces "Réunions de foyer" (Cottage meetings) se tenaient chez des particuliers. Au cours de ces réunions on priait, chantait des cantiques de louanges, et quelques unes des personnes présentaient leur témoignage. On comprit avec le temps que l'on pouvait tirer un plus grand profit de ces réunions en les utilisant pour préparer les participants à la prédication.

L'arrivée du 20e siècle marque un changement

Dès les début de la mise sur pieds de ces réunions, certains groupes ont étudié la Bible verset par verset, mais des divergences d'interprétation ont semé le trouble et c'est pour cette raison que la congrégation de Los Angeles publia des plans, avec des questions et des réponses, pour l'étude de la Bible par thème. L'organisation fit paraître dès 1905 dans La Tour de Garde du 1er mars (en anglais) des plans, avec des questions, des références bibliques et aux publications de l'organisation, afin de favoriser une discussion plus unie au sein de la congrégation. A partir de 1914 les volumes des Etudes des Ecritures (en anglais) ont paru avec des questions pour faciliter les Etudes béréennes.

En 1922 on transforma la réunion du milieu de semaine en réunion de service. Auparavant on s'y rendait pour chanter, prier et témoigner c'est-à-dire raconter ce qui s'était passé en prédication Tout naturellement comme les assistants parlaient de plus en plus du service du champ, il devint nécessaire de réaménager cette réunion, et le Bulletin (Le Ministère du Royaume de nos jours) apporta une aide précieuse en donnant quelques instructions pour le service de maison en maison.

C'est en 1943 que débuta l'Ecole du ministère théocratique en s'installant petit à petit dans les congrégations. Voici ce que déclare le manuel de l'époque quant au but de l'école:

 “Ce cours ne doit pas limiter le temps que nous consacrons au service de mission, mais il est organisé pour nous rendre capables dans ce service. Pour s’exprimer encore plus clairement: ce ‘cours pour le ministère théocratique’ doit servir à rendre tous les ‘hommes fidèles’, — ceux qui ont entendu la Parole de Dieu et prouvé leur foi dans cette Parole, — capables d’en instruire aussi d’autres en allant de porte en porte, en faisant des visites complémentaires [nouvelles visites], des études bibliques à domicile, [au moyen] de publications, en un mot en participant à chaque phase du service du Royaume. Son but unique est donc de faire de chacun un serviteur théocratique plus capable, à l’honneur du nom du Seigneur, un serviteur mieux armé pour représenter publiquement l’espérance qui est en lui, afin qu’il soit ‘propre à enseigner, patient, instruisant avec douceur’. (II Timothée 2:24, 25, Ostervald.) Que personne ne perde de vue cette fin première du cours!” (Cours pour le ministère théocratique, p. 4).  Dans un premier temps seul les frères participèrent à l'école puis l'invitation fut adressée aux soeurs dans le courant des années 1950.

La première étude en groupe de La Tour de Garde se tint en 1922 pour la 1ere fois, une pratique que l'on retrouve encore de nos jours tous les week-end dans les Salles du Royaume de par le monde. Mais bien sûr depuis la façon de procéder s'est considérablement modifiée. Pourquoi a-t-il été nécessaire de modifier cette réunion?

Beaucoup penseront peut-être que l'on a jugé utile de réaménager la réunion à cause du nombre plus important d'assistants, rendant impossible la procédure mise en place par Russell dans les années 1870.

De plus la Bible en tant que manuel proprement dit n'est plus étudiée directement, mais ce sont des articles du périodique La Tour de Garde qui servent de base à l'étude sous la forme de questions et réponses, précédées par la lecture d'un ou plusieurs paragraphes traitant d'un point particulier.

Durant cette période "des premiers pas" de l'oeuvre de nombreuses réunions publiques se déroulant dans de grandes salles, pouvant accueillir un auditoire considérable, furent mises sur pied afin de permettre la tenue de discours. Charles Taze Russell était très à l'aise et la plupart du temps il parlait, d'une voix forte, sans l'aide de notes se promenant de long en large de l'estrade. Le Témoin de Jéhovah actuel n'a pas de peine de reconnaître dans ces réunions publiques l'équivalent des réunions de fin de semaines tenues dans pratiquement toutes les congrégations des Témoins de Jéhovah autour du monde.

C'était une époque ou l'esprit de "pionnier", cher aux aventuriers de tout acabit, était une seconde nature pour tous ceux qui désiraient faire connaître les découvertes de Charles Taze Russell et de ses amis. Il fallait se déplace sur de longues distances, arranger les réunions en se renseignant auprès des locales, visiter les premiers abonnés de la ZION'S WATCH TOWER AND HERALD OF CHRIST'S PRESENCE, et prendre soin des petits groupes qui s'associaient peu à peu à la première ecclésia de Allegheny.  Des congrès eurent lieu pendant plusieurs jours, voire même une semaine entière; on célébra aussi le mémorial de la mort de Christ. Charles T. Russell se rendit ensuite en visite dans de nombreux pays afin de voir comment l'oeuvre pouvait commencer dans ces différentes régions. Russell et la plupart de ses associés pensaient que la fin surviendrait en 1914, mettant un terme aux temps des Nations, aussi avaient-ils le soucis de donner un témoignage sur une grande échelle plutôt que d'aménager des réunions afin de nourrir spirituellement ceux qui en manifestaient l'envie.

Résumons ce que nous venons de considérer:

  • 1870    Charles T. Russell organise une classe d'étude de la Bible avec quelques amis, à Allegheny
  • 1876    ils ont pris l'habitude de se réunir une fois par an pour commémorer la mort du Christ et participer aux emblèmes (équivalent de la Cène)
  • 1895    ce sont les débuts des "Cercles de l'Aurore pour l'étude de la Bible", appelés ainsi car on se servait de l'ouvrage L'Aurore du Millénium. C'est la naissance de ce qui deviendra l'étude de livre
  • 1922    voit l'aménagement de la réunion du milieu de la semaine en réunion de service; et c'est au cours de cette même année que l'on étudie pour la première fois en groupe La Tour de Garde
  • 1943    voit l'ouverture dans les congrégations de l'Ecole du ministère théocratique pour les hommes dans un premiers temps
  • 1950    les femmes sont invitées à participer elles aussi à l'Ecole théocratique

Pourquoi des changements ont-il été nécessaires?

Après la mort de Russell et la désillusion survenue à la suite de l'échec de le prophétie annonçant la destruction du monde, la nécessité se fit plus pressante d'organiser ce qui aux yeux des successeurs de Russell allait devenir le peuple de Dieu. C'est ainsi que Joseph Franklin Rutherford jugea utile d'apporter des modifications importantes à la réunion au cours de laquelle des textes bibliques étaient examinés.

Comme nous l'avons vu c'est dans le courant des années 1920, qu'il envisagea et mit sur pied l'étude d'articles présentant les dogmes et les doctrines qui seraient examinés en remplacement de l'examen de textes bibliques comme par le passé. La Tour de Garde allait jouer un rôle important dans cette procédure, puisque on lirait et traiterait par questions et réponses un article prévu à cet effet (c'est d'ailleurs de cette façon que l'on pratique encore de nos jours).

Il est important à ce stade de se demander quel bénéfice l'organisation (en fait J.F.Rutherford)  a pu tirer de ce changement important.

Après l'échec des prédictions concernant 1914, le décès Russell ainsi, et la prise du contrôle musclée de l'organisation par Rutherford une scission importante vit le jour et donna naissance à de nombreux groupes plus ou moins conséquents.

Il devenait évident que le bateau avait besoin d'un capitaine intransigeant pour être redressé. Le contrôle des structures principales de l'organisation étant en mains de Rutherford et de ses alliés, il fallait s'assurer de la fidélité des Etudiants de la Bible de la base.

En remplaçant l'étude de la Bible par l'étude d'un article du périodique principal, tout devenait possible. En effet, on pouvait à partir de ce moment là transmettre des messages, donner des ordres par le biais d'un écrit qui allait jouer un rôle unificateur. Ce sera un véritable trait de génie de Rutherford d'avoir compris et mis en pratique ce système d'information centralisé, afin de renforcer le côté centralisateur et structurel de l'organisation.

Les Etudiants de la Bible qu'ils se trouvent aux USA, en Europe, en Asie et en Afrique allaient disposer d'un périodique qui allait leur donner la sensation d'être unis comme un peuple peut l'être lorsqu'il est bénit par Dieu.

Cela fait donc 80 ans que, semaine après semaine dans toutes les salles du Royaume, comme dans les petits groupes isolés, des hommes et des femmes étudient un article de La Tour de Garde et reçoivent consciemment ou non une interprétation particulière des Ecritures; interprétation présentée comme étant la nourriture spirituelle dispensées en temps voulue par l'Esclave fidèle et avisé (Matthieu 24:45-47). Peu de Témoins de Jéhovah ont réellement présent à l'esprit que ce qu'ils découvrent dans les périodiques provient de réflexions humaines à propos de passages bibliques, voire de passages tirés de dictionnaires bibliques édités par ce qu'ils considèrent comme la fausse religion, et consiste parfois en une reprise d'un article ou d'une partie d'article publié quelques années auparavant et remis au goût du jour au gré de quelques modifications sans importance.

L'importance du périodique la Tour de Garde.

C'est par le biais de ce périodique, de son examen ou cours d'une réunion de 60 minutes que des annonces de modification dans une doctrine, dogme ou manière de vivre sont présentées. Souvent ces annonces sont traitées par plusieurs articles qui seront étudiés dans le cadre de réunions s'étendant sur 2 voire 3 semaines. Ces changements, lorsqu'il s'agit de changement dans l'application d'une prophétie de la Bible, sont présentés comme une nouvelle lumière ou un affinement d'une compréhension (il convient de noter que dans ce dernier cas l'organisation essaye de faire passer une modification importante, en un réajustement de faible à moyenne importance). La durée de la réunion en groupe, au cours de laquelle un article dit d'étude est examiné est toujours de 60 minutes. Il en effet difficile de diminuer le temps consacré par la congrégation à cette étude si importante. N'oublions pas que c'est par l'intermédiaire de La Tour de Garde que de nombreuses décisions touchant la vie de la plupart de Témoins de Jéhovah ont été portées à la connaissance de ces derniers. Dès le début des réunions de groupe, J.F. Rutherford compris tout le parti qu'il pourrait en tirer, désormais il lui était possible de faire passer des changements, rendus nécessaire pour installer un peu plus son pouvoir, pour de nouvelles lumières divines amenées à la connaissances des hommes par le prétendu esclave fidèle et avisé, unique représentant terrestre de Dieu.

Depuis janvier 2008 La Tour de Garde paraissant le 15 de chaque mois n'est plus proposée au public dans le cadre du service du champ, mais mise à la disposition des proclamateurs et des personnes bien disposées étudiant la Bible en compagnie d'un Témoin de Jéhovah. Cette Tour de Garde s'intitule Edition d'étude  et elle contient quatre voire cinq articles qui seront examinés à la Salle du Royaume. L'édition de La Tour de Garde paraissant le 1er de chaque mois est considérée comme une édition tout public et donc proposée dans le cadre du service du champ. Cette nouvelles disposition a été justifiée par le fait, d'une part, que les personnes peu habituées avec les spécificités des Témoins de Jéhovah avaient de la peine à lire les articles d'études et se sentaient peut concernées par ceux-ci, et d'autre part qu'il n'est plus nécessaire d'expliquer les expressions propres aux Témoins de Jéhovah, ce qui permet de produire des articles plus directs.

Certains ont constaté en lisant les éditions d'études, combien l'organisation insiste sur l'importance de consacrer plus de temps à la prédication, voire de changer son mode de vie afin d'être plus disponible pour le service du champ en envisageant un service accru ou une forme de l'activité de pionnier (50 heures pour le service auxiliaire, 90 heures pour le service permanent et 140 heures pour le service spécial [par mois]). Il convient de noter qu'habituellement ce type d'encouragements ne figuraient que dans Le Ministère du Royaume (journal interne examiné dans le cadre de la réunion de service), faisant même dans certains cas l'objet d'une lecture de quelques dizaines de paragraphes traités par questions et réponses bien ciblées sur l'objectif que devait se fixer chaque proclamateur. En introduisant cette notion de responsabilité vis-à-vis de la prédication dans les pages de leur principal périodique, les Témoins de Jéhovah ont décidé de sortir de leur torpeur tous ceux qui se sont habitués de prêcher quelques heures par mois, rendant selon certains commentaires de l'organisation "un service du bout des lèvres". De plus en tenant compte du plus grand nombre d'assistants lors de l'étude de La Tour de Garde que lors de la réunion de service, ce sont effectivement une quantité non négligeable de personnes qui sont atteintes par les articles d'étude, alors qu'elles ne viennent pas à la réunion de service.

Comme on peut le voir les choses n'ont vraiment pas changé quant au fond, soit le désir d'atteindre tous les proclamateurs dans leur ensemble, même si on a mieux soigné la forme, l'idée est toujours la même, soit: il faut prêcher plus avant que la fin ne vienne; fin que l'on ne cesse d'annoncer pour DEMAIN, mais nous le savons bien demain ce n'est pas aujourd'hui et parfois le lendemain on parle encore de ce qui viendra le jour suivant.

La durée des réunions a elle, aussi, évoluée passant de 60 à 30 minutes (dès le 1er janvier 2007) pour la réunion publique, soit le temps consacré au discours. Dès le 1er janvier 2009 l'étude de livre de la congrégation durera 20 minutes au lieu de 60 et s'appellera étude biblique de la congrégation, l'école théocratique passera de 45 à 30 minutes et la réunion de service de 45 à 35 minutes. La durée de ces trois réunions tenues un même soir ne devra pas dépasser les 90 minutes avec les cantiques et les prières.

Que va-t-il se passer dans les mois qui vont suivre, au cours des prochaines années?

Pour de nombreux Témoins de Jéhovah les modifications annoncées récemment sont la preuve que le Collège central, considéré comme unique canal d'instruction entre Jéhovah et les hommes, continue de prendre soin des brebis et tenant compte de la pression que ressente actuellement la société humaine dans un monde de plus en plus stressant adapte le temps consacré aux réunions et aux déplacements pour se rendre dans les différents lieux de culte. Ces personnes, sincères, sont persuadées qu'elles sont dirigées avec amour par des hommes dévoués à la cause de la bonne nouvelle du Royaume à l'image des premiers apôtres; c'est ce que prouve ces aménagements qui viennent soulager les familles et les personnes âgées.

Il ne viendrait pas à l'idée du Témoins de Jéhovah lambda qu'en réalité l'organisation cherche à préserver et à ménager ceux qui continuent de la suivre. Au cours des décennies écoulées un grand nombre de "lumières" ont dues être modifiées et des anciennes compréhensions ont été abandonnées car ce qu'elles avaient annoncé ne s'était pas réalisé. Malgré cela rare sont ceux qui ont osé poser des questions ouvertement, au risque de se voir accuser d'apostasie et de se faire excommunier.

Cependant il devient évident, en dépit de chiffres en hausse (du moins en rapport avec l'année précédente) qu'au sein du "troupeau" une certaine lassitude commence à se faire jour, et c'est sans doute à ce résultat analytique qu'est arrivé le Collège central prenant ensuite la décision de simplifier, en groupant les réunions de la semaine, la vie du Témoin de Jéhovah. Cette modification parviendra-t-elle a retenir ceux qui ont commencé à quitter le navire; ceux qui ont navigués pendant quelques années sur ce bateau qui à l'image du Titanic s'aventure dans des eaux difficiles?

Rappelons-nous la réaction des passagers de 1ere classe qui continuaient de vaquer à leurs occupations comme si de rien n'était, alors que le bateau prenait l'eau sans que rien ne puisse plus le sauver d'un naufrage imminent.

Tous les mouvements qui à l'instar des Témoins de Jéhovah ont proclamés que la fin était pour demain, ont fini par se calmer et rentrer dans le rang, certes en continuant d'attirer l'attention des gens sur une fin, attendue, provoquée par l'intervention divine. Mais leur message n'a plus la même insistance sur le degré d'urgence; c'est-à-dire de laisser derrière soi sans attendre, le monde considéré comme un vieux système usé et définitivement perdu. Bien sûr il ne viendrait à personne l'idée de nier qu'il y a une nette différence entre le mode de vie préconisé par la Bible et le style de vie de beaucoup de nos contemporains, mais cela ne donne à personne le droit de décider que c'est maintenant, au moment de notre génération que Dieu va intervenir,  qu'il ne peut pas faire autrement.

Dans son Histoire de la Civilisation Will Durant aborde sous le thème CESAR ET LE CHRIST le problème de la fin des temps, page 253:

Une croyance établissait l'unité entre les congrégations éparses; elles admettaient     toutes que le Christ était le fils de Dieu, qu'il reviendrait pour établir son royaume sur      la terre et que tous ceux qui croyaient en lui seraient récompensés lors du jugement    dernier, en accédant à la félicité éternelle. Mais les chrétiens différaient quant à la date    du second avènement. Quand Néron mourut, quand Titus démolit le Temple, quand à         son tour Adrien ruina Jérusalem, beaucoup de chrétiens saluèrent ces calamités comme    des signes de la nouvelle venue du Christ.

Il viendra dans mille ans, disait une épître attribuée à Barnabas; il viendra, disaient les     plus circonspects, quand la «génération», la race des juifs sera complètement éteinte   ou quand l'évangile aura été prêché à tous les païens.

Finalement, le royaume fut reporté de la terre au ciel, des années de notre vie à un    paradis au-delà du tombeau. Même la croyance au millénium, retour de Jésus au bout      de mille ans, fut découragée par l'Eglise et en dernier lieu condamnée.

Toujours selon le même ouvrage, à la page 246 nous lisons:

Galien les décrivait comme «si avancés dans la discipline de soi-même et… dans  l'intense désir d'atteindre l'excellence morale qu'ils ne sont en rien inférieurs à de vrais    philosophes » Le sentiment du péché prenait une puissance nouvelle, en vertu de la      croyance qui voulait que toute l'humanité ait été entachée par la chute d'Adam, et que  le monde finirait bientôt par le jugement prononçant récompense ou châtiment    éternel… ils voyaient un piège de Satan dans tout plaisir des sens, ils dénonçaient le  «monde et la chair»

Il est remarquable de trouver chez les premiers disciples de Christ l'interprétation d'évènements, certes particuliers, comme étant la preuve du retour imminent de Jésus, de la même façon que le font de nos jours de nombreux Témoins en présence de catastrophes sortant de l'ordinaire, comme par exemple les attaques aériennes du 11 septembre 2001 sur New York et Washington, ou le tsunami du 26 décembre 2004 qui provoqua la mort de plus de 200'000 personnes.

L'histoire humaine, offre tout au long des siècles passés, de nombreuses périodes pouvant être considérées avec certitude comme celle désignée par Jésus pour manifester son retour. 6 Vous allez entendre parler de guerres et de nouvelles de guerres ; veillez à ne pas être terrifiés. Car il faut que ces choses arrivent,

voyons également la suite du verset

mais ce n’est pas encore la fin.   Matthieu 24:6

Les trois versets suivants nous donnent d'autres détails importants:

7 “ Car nation se lèvera contre nation et royaume contre royaume, et il y aura des disettes et des tremblements de terre dans un lieu après l’autre. 8 Toutes ces choses sont un commencement de douleurs.

9 “ Alors on vous livrera à la tribulation et on vous tuera, et vous serez les objets de la haine de toutes les nations à cause de mon nom.   Matthieu 24: 7-9

Il n'est pas possible de connaître à l'avance le moment de l'intervention divine, mais il faut se contenter de rester aux aguets, et c'est ce que proclament tous ceux qui pendant un temps ont pensé connaître le moment du retour du Christ. Et c'est vraisemblablement ce qui va se passer pour les Témoins de Jéhovah. Et ce fait ne changera pas, parce que l'on supprime ou rajoute une réunion à celles existant, c'est une leçon que nous pouvons tirer de l'histoire de la religion chrétienne dans son ensemble.

Le but de cette analyse n'était pas de critiquer ou de se moquer des Témoins de Jéhovah, mais d'expliquer ce que sont ces réunions et leur raison d'être. Tout mouvement religieux quelque soit sa grandeur, se doit d'être organisé et de tenir des réunions au cours desquels les membres s'encouragent et s'édifient. Mais le système peut très bien se retourner contre l'idée qui prévalait au départ; on en vient non plus à défendre ou promouvoir la Bible mais le mouvement ou l'organisation qui est censé la représenter.

Le 10 juin 2008 - Jean-Pierre
 

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